Jean S. Fornage
Rue de la Maladière 9c
1920 Martigny
Lettre ouverte à Léonard Gianadda
Président de la Fondation Pierre Gianadda
Rue du Forum 59
1920 MARTIGNY
Martigny, le 23 août 2017
Léonard,
Je l'ai exprimé plusieurs fois: tu as mené à leur terme de grands projets pour flatter ton ego. Quelques-uns peuvent apparaître comme étant purement philanthropiques. Derrière cette façade se cachent parfois des pratiques "dignes" d'un vil voyou, ou encore ta volonté d'être au bénéfice d'exonération d'impôts grâce à tes fondations, et pourquoi pas de pratiquer l'évasion fiscale.
Dans les années septante et à ton invitation, je m'étais joint à ton frère Pierre (1938-1976) dans la distribution de matériel électronique. Après son décès accidentel, je réglais tout seul les milliers de francs qui permirent de liquider Omnitronic, notre raison sociale. Puis je fus approché par des Italiens souhaitant que j'acquière les actions préalablement destinées à Pierre. J'entrais donc dans Exim Revêtements SA qui devint Forline SA.
La grande majorité des activités s'est déployée sur tes chantiers. Cela fonctionna à satisfaction au niveau des ventes de matériaux de construction et des travaux effectués pour les poser. Le résultat financier, cependant, n'était pas du tout à la hauteur des espérances: le fournisseur et actionnaire Lino Pellissier décida de reprendre ce qui était entreposé dans les locaux que nous te louions, soit ceux où se trouvent actuellement les voitures anciennes de la Fondation Pierre Gianadda.
Au début avril 2014 je trouvai Pellissier en France voisine. Lors de cette rencontre il m'informa que, s'il avait décidé de cesser son activité en Suisse, c'est parce que tu avais détourné un montant à six chiffres, somme qui aurait dû revenir à Forline SA. Fort étonné, je te demandai des explications.
Dès lors, une quarantaine de mois se sont écoulés durant lesquels j'ai pu relever ce qui constitue le triste portrait comportemental que tu t'es fait et qui est illustré par:
1) Détournement de fonds et défauts de paiements. Ils t'ont valu deux commandements de payer pour plus de 1'100'000.- CHF intérêts inclus, à ce jour. Les faits sont établis, tu les as reconnus tout en martelant: "Il y a prescription". Proudon ne disait-il pas que "la prescription est une fiction de la loi". Fiction soit illusion, mensonge, simulation, invention...? Lorsque je t'annonçais la première notification qui allait t'être faite par l'Office des Poursuites de Martigny, tu eus ces mots mémorables: "Tu fais ça à tonton". De fait, j'avais épousé ta nièce.
2) Insultes et affronts. Alors que je te demandai des renseignements concernant une de tes basses oeuvres, tu eus ces mots délicats: "Trou du cul, connard, tu me fais chier...".
3) Mensonges et contre-vérités. Tu annonças, le 19 avril 2014, que tous les documents en ta possession démontraient que mes allégations étaient infondées. Pourquoi dans ce cas affirmer: "Je voyais les flics sous mes fenêtres, la commission d'un avocat"? Et pourquoi le 7 mai 2014 déclaras-tu ne pas être concerné par cette affaire alors que tu invoquais sa prescription. Si elle est atteinte, c'est qu'il y a un fait déclencheur à une date déterminée. Si tu es étranger à cette histoire, à quoi bon essayer de t'en sortir par tous les moyens? Plus tard, tu avouas connaître des troubles de mémoire: elle est sélective?
4) Intimidation et chantage. En désespoir de cause tu me menaças d'un dépôt de plainte pour tentative d'extorsion de fonds et chantage, alors que je ne souhaitais qu'obtenir des renseignements. Je te priai instamment d'actionner la justice, ainsi obtiendrai-je les informations tant attendues. Tu y renonças et on sait bien pour quelle raison: tu ne souhaitais pas t'expliquer dans un prétoire. Le 7 mai 2014, je t'écrivais:" Sois aimable, ouvre une action en justice, c'est là une excellente idée".
5) Subornation de témoin et occultation de documents. Il est plus qu'évident que Willy Joris, ton comptable durant des décennies, a obéi aveuglément à tes ordres. Tu l'as prié dans un premier temps de prétexter un défaut de mémoire, alors qu'il détenait les documents requis le 19 avril 2014 déjà. Ton factotum souhaita néanmoins me rencontrer pour tenter de mettre un terme à notre différend. Les documents que je souhaitais compulser se trouvaient en son bureau, dans deux classeurs et un dossier, le 24 août 2014. Comme tu m'avais interdit de prendre des notes et de tirer des photocopies, notre entrevue fut des plus courtes. Néanmoins je pus y voir une bonne série de factures et décomptes. En mars 2015, rebelote au même endroit, avec les mêmes classeurs et dossier mais préalablement vidés des pièces les plus importantes: il ne restait pratiquement rien de ce qu'il m'avait été donné de voir. Tu as fait disparaître les pièces embarassantes, ou tu exigeas de Willy Joris qu'il le fasse?
6) Pression et intimidation. Tu m'as invité à une rencontre, le 18 décembre 2014. La veille de Noël je pensais te trouver serein, simplement humain. Il n'en fut rien: je t'ai découvert nerveux, le teint cireux, le yeux enfoncés dans le crâne, le majeur de la main droite frappant rageusement ton bureau. Tu me sommas de retirer les commandements de payer faute de quoi tes foudres allaient s'abattre sur moi. Pour m'humilier, tu brandis un arrêt de tribunal qui me fut notifié en octobre 2014 et qui fait actuellement l'objet d'une demande en révision annoncée au Ministère public du Bas-Valais. Placé sur le gril par ta faute, je vais joindre cette écriture au dossier déjà bien fourni. Bref, ce 24 décembre 2014, vu l'impossibilité d'établir un dialogue, je quittai ton bureau en te souhaitant de bonnes fêtes de fin d'année.
7) Menace et contrainte. N'ayant pas obtenu ce que tu voulais, tu dis à ta nièce Valérie et mère de nos garçons que, si j'écrivais à nouveau quelques lignes stigmatisant tes forfaits, tu requerrais de la Banque Cantonale du Valais le renvoi de ton petit-neveu Baptiste: tu voudrais sanctionner mon fils parce je dénonce tes monstruosités? Là tu as complètement dérapé, au point que deux procureurs du Ministère public du Bas-Valais ont affirmé, les 20 et 22 juin 2017, que tes propos tombent sous les articles 180 et 181 du Code pénal: menace et contrainte.
8) Trouble dissociatif de l'identité et dédoublement manichéen. L'avidité du pognon et ta soif de paraître expliquent en partie ton dysfonctionnement existentiel. Voyons un peu:
- tu m'agonis d'injures mais tu exiges dans la foulée que je te fasse une lettre d'excuses, le 5 septembre 2014.
- tu me fis part de ta volonté de déposer une plainte contre moi pour tentative d'extorsion de fonds et chantage alors que toi-même avais détourné un très gros montant et "oublié" de payer les matériaux. Et tu trouves anormal et punissable par la loi que cela te soit facturé et notifié par commandements de payer? Tu n'as plus souvenance que tu utilisas la menace et l'intimidation en te servant d'un arrêt de tribunal? Somme toute, tu m'as escroqué et néanmoins tu te sers de ce dont tu es la cause pour me rabaisser et m'offenser!
- tu déclaras ne pas être concerné, tu invoquas la prescription, tu ne te rappelais plus... alors que tu démontrais, à l'évidence, le contraire.
- tu ne réclames pas, ou tu refuses mes plis recommandés: tu as peur de toi-même, du vrai Léonard et pas de celui que tu souhaites qu'on perçoive et que les médias encensent?
Le meilleur pour la fin, du moins pour l'heure, a paru dans le "Matin dimanche" du 5 février 2017. Dans les colonnes de cet hebdomadaire, tu oses affirmer que tu n'oublies rien, que tu as perdu ton temps à gagner de l'argent, cette manne dont tu dis qu'elle n'est pas une finalité mais un moyen de faire plaisir et partager. Léonard, as-tu perdu la tête? As-tu réfléchi un demi-quart de seconde avant de débiter de telles inepties?
Et dans la même parution, le thuriféraire plumitif dominical de poursuivre: "Gianadda, l'art de l'exploit, la recherche de l'excellence, l'impossible n'est pas Gianadda". Là, je confirme, tu es capable de n'importe quel forfait. Gianadda un vil voyou: "What else".
Je termine en signifiant que pour moi, contrairement à la prescription légale, la prescription morale dure autant que dure notre vie. Léonard, ce que tu as fait a coûté cher à Lino Pellissier, m'a valu des pertes financières monumentales et de forts déficits d'image, mais est surtout préjudiciable à mes garçons qui sont aussi tes petits-neveux: Pierre, Baptiste et Benjamin. Ils se souviendront de tes manoeuvres et de leurs conséquences.
Il n'y a dans ces lignes aucune hargne ou haine mais le constat que tu es un pauvre malheureux qui a perdu le sens des valeurs, des vraies richesses d'un coeur qui donne humble-ment et pas pour se prévaloir. Tu m'inspires un profond sentiment de pitié: tu t'es servi de moi et d'autres pour faire acte de générosité. Combien y a-t-il de cas similaires à celui qu'il t'est donné de parcourir ici? Tu es un généreux mécène et donateur en utilisant les biens de ceux que tu dépouilles sans complexe?
Je t'ai octroyé un délai pour contester ces lignes: il est dépassé sans que tu ne manifestes un relent de fierté ou une volonté de réparer tes errements. Cette lettre ouverte sera très largement diffusée. Elle figurera en bonne place sur mon site internet (www.fornage.ch) où des modifications peuvent subvenir sans préavis.
Comme tu te moques de tout et de tous, peu importe que le bilan de ta vie soit largement négatif, par ta faute. Tu t'es détruit toi-même. Dommage!
Avec mes bonnes salutations.
Jean Sylvain Fornage